Créer, que ce soit un visuel, un texte, ou autre, est souvent bien plus que le produit final : vous savez déjà, je l’espère, que le temps de réflexion n’est souvent ni à négliger, ni à mépriser. Un des produits de cette réflexion, véritable pont entre notre esprit et la copie à rendre, est la note d’intention.
Qu’est-ce que c’est ?
La note d’intention sert à expliquer au client nos intentions : comment nous aborderons le projet qu’il nous a confié, sur quel angle nous concentrerons nous, quelles priorités avons-nous comprises de sa demande. Elle devrait être envoyée au client bien avant la création finale, peu après la réception de la demande idéalement. Personnellement je l’accompagne toujours d’une esquisse, afin de donner un peu de concret avec les idées, mais certains préfèrent s’en passer… Chacun sa méthode.
Pour qui ?
Le client peut oublier – c’est sa nature et son droit – que les idées qu’il reçoit ne sont pas improvisées en quelques minutes mais travaillées et réfléchies (le plus souvent, du moins – les épiphanies arrivent… mais encore, elles aussi exigent un léger examen pour s’assurer de leur qualité ! Une idée n’est pas bonne seulement parce qu’elle est évidente…). La note d’intention lui sert alors de rappel : la couleur qu’il souhaitait sera remplacée par une autre pour ne pas brouiller l’image de son produit, le fond a un effet bois pour rappeler un côté traditionnel… La note d’intention, comme nous l’avons dit plus haut, sert à expliquer nos plans, afin de nous éviter du travail inutile mais aussi afin de nous assurer que nos intentions soient comprises.
Ce n’est cependant pas tout. Parce que oui, en réalité, la note d’intention est aussi importante pour le créateur que pour le client ! Pour moi, en tout cas, elle l’est : voir une liste et mettre mes idées en mots m’aide à ne rien oublier et à y voir clair. De la même façon qu’expliquer son cours à sa sœur rassure sur sa compréhension et prépare à l’expliquer à l’écrit le jour de l’examen, exprimer son intention nettoie l’esprit des ébauches parasites et permet de se lancer dans le travail sans se perdre.
Faire une bonne note d‘intention
« Mais Martina, » me direz-vous, « quelle autorité as-tu en la matière ! Comment peux-tu nous apprendre cet art qui t’échappe ? » Ce à quoi je répondrai que certes, j’ai mis des semaines à en voir l’utilité, des mois à y trouver du plaisir et des années – bon, peut-être pas – à la réussir, mais je pense quand même comprendre le principe.
J’aime pour ma part commencer par rappeler le public cible et l’ambiance visée, puisque ces deux aspects résument presque tout le produit, et dérouler à partir de là. Prenons l’exemple d’un shampooing pour enfants : il sera coloré, pour attirer leur attention. Disons ensuite qu’il est bio : il aura une texture plus rugueuse en rappel des arbres sauvés. À ce stade, le client n’a aucune image et moi non plus, mais les idées de base sont là ! Le design lui-même est plus ou moins décrit (beaucoup d’images ? gros caractères ? un kiwi entier, coupé, pressé ?) : mettez autant de détails que vous voulez, mais n’allez pas vous y perdre. Le but n’est pas de fournir un design final mis par écrit, mais bien de décrire nos intentions !
J’avoue, oui, j’ai au tout début de ma carrière, quand je commençais juste ma formation, fait la note d’intention après le devoir, pour décrire et inventer des explications plutôt que pour prévoir… Je vous assure que tout va mieux depuis que je m’y prends tôt – et que ça aide grandement la communication avec les clients !
