Introduction
Une des premières difficultés pendant la création de mon site a été la mise en page. Pas par manque de moyens/capacités/skills (quoique ne pas pouvoir justifier le texte me meurtrit/déchire à chaque visite), ni de choix (des milliers de polices, une infinité de couleurs !) mais parce qu’il a fallu choisir la bonne police. J’ai la chance d’avoir une fille experte en la matière, mais cette fois, elle a surtout aidé à mettre en lumière la difficulté de trouver la police à la fois belle, compatible avec les navigateurs, lisible, et adaptée.
A chaque ambiance sa police
Dans son illustre bonté (un soir de raclette) elle a proposé de me faire un tableau, que j’ai refusé (il faut bien quelqu’un pour éplucher les pommes de terre), mais… il aurait sans doute été efficace, en réalité. Plus rapide que mes essais fastidieux, police par police – dont je ne regrette rien, soyons clairs, ils étaient passionnants ! Un site en Times New Roman n’a pas du tout la même allure qu’en Papyrus, alors voir le mien évoluer, le message changer alors que les mots restaient les mêmes, était fascinant. Ça m’a amenée à réfléchir à ce que je voulais, notamment en termes de public cible. Plutôt des artistes qui survolent le contenu (Edwardian script), des jeunes entrepreneurs méticuleux (Cambria), des professionnels pressés (Times) ?
Les polices classiques font très « pro », mais souffrent parfois d’un mauvais équilibre : le Times, à la même taille que les autres, trop petit, Calibri trop haut… Dans ce domaine, Cambria est le meilleur, je trouve : harmonieux, lisible, tout à fait charmant. Mais j’avoue avoir un temps hésité avec Courrier…
Dédense du Comic Sans MS
On décrie souvent le Comic Sans MS, à tort, mais il est excellent pour un site chaleureux et accueillant.
Je ne peux trop insister : Comic Sans est une très bonne police, inclusive et joyeuse, qu’il ne faut pas avoir honte d’utiliser ; son seul tort est d’avoir été trop utilisée un temps. Et puis, c’est une des meilleures pour faciliter la lecture aux personnes dyslexiques… Non, elle ne convient pas aux exposés universitaires, et les professeurs de lycées ont le droit d’être fatigués par son manque de maturité ; non, ses lettres aussi vivaces que des balles rebondissantes n’inspirent pas toujours confiance… Mais ces mêmes balles ne sont-elles pas parfaites pour des affiches scolaires ou de vacances ? Je n’ai jamais envisagé le Comic Sans pour mon site, mais je le défendrai à chaque opportunité et jusqu’à mon dernier souffle.
Les polices dans la vraie vie
Et encore, ce n’était que sur internet ! C’est encore autre chose pour les affiches, pour les cartes de visite… Là, la lisibilité est clé, peu importe l’esthétique (sauf les expositions artistiques, souvent incompréhensibles hormis la date… mais là, l’image vaut bien mille mots), alors des polices sans empattement sont à privilégier. Quoi qu’en dise votre entourage. C’est vrai que Times est plus joli que Calibri, mais si les lignes croisées, semblables aux arabesques de la calligraphie, empêchent les conducteurs de lire en une demi-seconde, le but est raté.
Conclusion
Bref, la typographie est un monde complexe, avec ses codes, son histoire, et son vocabulaire. Rien de tout cela n’empêche d’avoir ses préférences pourtant, et je suis très contente de mon choix ! Les expert.e.s le reconnaîtront peut-être…